Les délégués de 195 pays chargés de négocier un projet d’accord sur le climat ont entamé, dimanche 29 novembre, leurs discussions au Bourget, près de Paris, à la veille de l’ouverture officielle de la COP21. Lundi, plus de 150 chefs d’Etat et de gouvernement seront présents à l’ouverture officielle de la conférence à 10 heures, une participation inédite symbolisant l’urgence à agir. Ils observeront également une minute de silence à la mémoire des victimes des attentats du 13 novembre
Malgré l’interdiction de manifester édictée à la suite des attentats, plusieurs milliers de personnes ont pris part à des rassemblements dimanche à Paris, et partout dans le monde dès vendredi, pour dénoncer « l’état d’urgence climatique ».
Dans la nuit de dimanche à lundi, la Maison Blanche a annoncé que les Etats-Unis, la France et 18 autres pays allaient lancer lundi « Mission Innovation », une initiative destinée à mobiliser de larges investissements publics et privés pour le développement des énergies propres. Ces ving pays, « qui représentent 80% du budget mondial dans la recherche et le développement des énergies propres » s’engagent à doubler leurs investissements dans les énergies dites « propres » en cinq ans
Bill Gates, de son côté, a réuni un groupe de 27 investisseurs privés comptant parmi les plus grandes fortunes au monde – notamment les Américains Mark Zuckerberg (Facebook) et Jeff Bezos (Amazon), le Chinois Jack Ma (Alibaba), ou encore l’Indien Ratan Tata (Tata Group) – qui s’engagent à favoriser l’essor de ces énergies propres via « un apport sans précédent de capitaux privés dans les pays qui ont rejoint l’initiative ».
Une chaîne humaine s’est formée à la mi-journée le long du boulevard Voltaire, entre la place de la République et la place de la Nation. Avançant le chiffre de plus de 10 000 participants — la préfecture de police a décompté 4 500 participants —, les organisateurs ont fait part de leur satisfaction « vu le contexte actuel ».
Dans la foulée de ce rassemblement, des manifestants se sont engouffrés sur l’avenue de la République, clamant « Etat d’urgence, Etat policier. On nous enlèvera pas le droit de manifester » puis des affrontements ont éclaté avec les forces de l’ordre.
Certains ont alors jeté des chaussures ou encore des bouteilles sur les CRS déployés en masse. D’autres ont jeté une barrière sur les policiers, qui ont riposté d’abord à coups de gaz lacrymogène puis ont chargé les manifestants qui ont reflué vers la place de la République.
L’Agence France presse (AFP) a noté également des confrontations entre militants écologistes pacifiques et manifestants plus violents : les premiers, brandissant un drapeau arc-en-ciel, ont notamment demandé aux seconds de cesser de jeter des projectiles et ont formé une chaîne humaine autour de la statue au centre de la place, devenue un mémorial improvisé après les attentats, pour éviter que les éléments radicaux ne se servent des bougies et autres objets déposés en hommage aux victimes comme des projectiles. Des bougies et des fleurs jonchaient par ailleurs le sol un peu plus loin. A 19 h 40, l’ensemble de la place de la République était dégagé.