Avant de quitter la Corée du Sud et prendre la direction de la Chine pour poursuivre sa tournée en Asie, le président américain s'est montré très offensif contre Pyongyang et a rappelé que, face à la menace, les Etats-Unis pourraient choisir l'option militaire.
A quelques kilomètres de la frontière avec la Corée du Nord, Donald Trump ne faiblit pas dans son bras de fer qui l’ oppose a Pyongyang depuis quelques mois. En réponse aux menaces lancées par le dirigeant nord-coréen contre Washington, et notamment la démonstration de force avec les essais nucléaires qui se succèdent, le président américain, en tournée en Asie, a appelé, depuis la Corée-du-Sud, le pays à ne pas "sous-estimer" les Etats-Unis.
"Ne nous sous-estimez pas, ne nous mettez pas à l'épreuve (...), a lancé le dirigeant devant l'Assemblée nationale sud-coréenne, sous des applaudissements nourris. Le temps de la force est venu."
Après des essais nucléaires, des tirs de missile au dessus-du Japon, menaces à la bombe H, le tout accompagné de sanctions onusiennes, Donald Trump avait promis, cet été, "le feu et de la colère" à Pyongyang. "Nous defendrons notre sécurité commune, notre prospérité commune et notre liberté sacrée", a rappelé ce mardi le président des Etats-Unis, réclamant la fin du programme nucléaire de Pyongyang. Des mots déjà prononcés depuis le Japon il y a deux jours.
Donald Trump, qui a quitté Séoul peu après pour rejoindre Pékin, a aussi profité de cette tribune pour appeler "toutes les nations responsables" à unir leurs forces, citant la Chine et la Russie. "Vous ne pouvez pas soutenir, vous ne pouvez pas approvisionner, vous ne pouvez pas accepter", a-t-il lancé, quelques heures avant de retrouver son homologue chinois Xi Jinping. Le président appelant ainsi le jeune dirigeant nord-coréen, Kim Jong-Un, à sortir de son isolement par la voie diplomatique.
Evoquant le régime de Pyongyang, situé à peine quelque 200 km plus au nord, le locataire de la Maison Blanche a dressé le tableau extrêmement sombre d'un pays transformé en "secte" qui se livre à "une experimentation dans un laboratoire de l’ histoire’ "Loin de garantir l'égalité de ses citoyens, cette dictature cruelle les mesure, les note et les classe en fonction de critères arbitraires liés à leur fidélité à l'Etat", a-t-il lancé.
Mais le président américain a aussi tendu la main au dirigeant nord-coréen. "En dépit des crimes que vous avec commis contre dieu et l'homme, nous voulons ouvrir une voie vers un avenir meilleur", a déclaré Donald Trump à l'attention du jeune leader du Nord. "La Corée du Nord n'est pas le paradis que votre grand-père avait imaginé", a-t-il affirmé.
"C'est un enfer que personne ne mérite", a-t-il ajouté, évoquant son "rêve" de voir un jour "des autoroutes relier le nord et le sud, des cousins se retrouver".
Dans un discours chargé de référence à la guerre de Corée et aux décennies qui ont suivi, le président américain a aussi inlassablement mis en avant la solidité des liens entre Washington et Séoul. Rappelant qu'au lendemain du conflit, une grande partie de la ville de Séoul n'était plus que ruines, il a loué la détermination des Sud-coréens, passés d'une "dévastation totale" à "l'une des grandes nations du monde". Insistant longuement sur "le miracle coréen", il n'a pas résisté à évoquer son sport favori, soulignant que les golfeurs sud-coréens figuraient "parmi les meilleurs du monde".
La visite de Donald Trump, habitué des mises en scenes symboliques a été perturbée par un déplacement surprise avorté dans une zone démilitarisée entre le nord et le sud de la péninsule coréenne. Située à quelques dizaines de kilomètres au nord de Séoul, la DMZ, bande de terre de 4 km de large et 248 km de long est parsemée de barrières électrifiées, de champs de mines et de murs antichars.
L'objectif initial du président américain était d'y retrouver son homologue sud-coréen Moon Jae-in. La limousine présidentielle avait quitté à l'aube l'hôtel de Séoul où réside M. Trump, sous un ciel gris et brumeux, pour la base de Yongsan. De là, l'hélicoptère présidentiel ainsi que ceux du petit groupe de journalistes l'accompagnant avaient décollé pour rejoindre la DMZ. Mais l'expédition a été de courte durée: ils étaient de retour sur la base environ 20 minutes plus tard.
"Il est vraiment frustré", a souligné Sarah Sanders, porte-parole de l'exécutif américain, interrogée sur l'état d'esprit du président américain: "C'est quelque Cela aurait été "un moment historique", a-t-elle regretté, soulignant que cela aurait été la première qu'un président américain et son homologue sud-coréen se seraient trouvés ensemble sur place. D'autant qu'au cours des trois dernières décennies, une brève halte dans ce lieu est devenue presque incontournable pour tous les locataires de la Maison Blanche.