Pologne, Slovaquie, Roumanie, et même Hongrie… Les pays frontaliers de l'Ukraine se préparent à un afflux massif de milliers, voire de millions de réfugiés venant de ce pays, alors que des bombardements russes ont débuté jeudi. Des infrastructures d'accueil pourraient être déployées en urgence dans ces pays.
Branle-bas de combat en Europe. Alors que l'Ukraine subit, depuis jeudi 24 février, les bombardements de la Russie, ses voisins membres de l'Union européenne (UE) se préparent à un possible afflux de réfugiés.
Jeudi, l'Allemagne a, de son côté, affirmé être prête à "aider massivement" ses voisins, tout particulièrement la Pologne, en cas d'afflux de réfugiés.
À l'issue de ses entretiens à Varsovie, mardi, la commissaire européenne aux Affaires intérieures, Ylva Johansson, avait, quant à elle, souligné que la Pologne était "assez bien préparée pour accueillir un grand nombre d'Ukrainiens". Selon elle, la Commission européenne est prête à apporter à ce pays un soutien économique si nécessaire, ainsi que l'aide de l'agence européenne pour l'asile, d'Europol et de l'agence européenne des frontières, Frontex.
En Slovaquie, quatre camps de réfugiés pourraient accueillir des demandeurs d'asile ukrainiens
La Slovaquie serait, elle aussi, concernée par un afflux de migrants ukrainiens : le pays partage sa frontière orientale avec l'Ukraine. Les autorités du pays se sont dit prêtes à tendre la main à la population ukrainienne.
Nous avons des plans tout prêts pour une éventuelle pression des réfugiés", a affirmé, mardi, le ministre de la Défense Jaroslav Nad.
Concrètement, il existe quatre camps de réfugiés pouvant accueillir des demandeurs d'asile ukrainiens, selon le ministre de l'Intérieur, Roman Mikulec. "Si la situation l'exige, nous pouvons aussi utiliser les installations d'hébergement existantes du ministère de l'Intérieur et d'autres ministères", a-t-il indiqué à des journalistes.
La Roumanie pourrait mettre en place des centres d'accueil
La Roumanie, qui compte parmi les pays les plus pauvres d'Europe, a fait savoir qu'elle ne s'attendait pas à ce que beaucoup d'Ukrainiens fuient vers son territoire, mais qu'elle était prête à en accueillir un demi-million.
"C'est le chiffre pour lequel nous sommes préparés", a déclaré, mardi, le ministre de la Défense, Vasile Dancu.
La Roumanie pourrait mettre en place des centres d'accueil, notamment dans les grandes villes le long des 650 kilomètres de sa frontière avec l'Ukraine, a-t-il dit.
"Tentes, lits, couvertures, appareils de chauffage... Tout peut être rassemblé et installé en moins de douze heures", a affirmé Alexandru Moldovan, le préfet de Suceava, dans le nord.
"Une nouvelle crise de réfugiés", selon l'ONU
Même la Hongrie, dont le Premier ministre Viktor Orban est pourtant connu pour ses prises de position dures sur la migration, semblait prête à accueillir des réfugiés.
"En cas de guerre, des centaines de milliers, voire des millions, de réfugiés arriveraient d'Ukraine et redessineraient fondamentalement la situation politique et économique de la Hongrie", a-t-il récemment convenu. "Nous travaillons pour la paix, mais bien sûr, les organismes d'État désignés ont commencé les préparatifs."