
Après presque deux semaines de crise sociale en Guyane, les ministres de l’Intérieur et des Outre-mer ont annoncé ce samedi 1er avril une série d’engagements pour un montant total de 1,085 milliard d’euros. Mais cette annonce est encore loin de satisfaire.
C’est une première ébauche du plan pour la Guyane que les ministres de l’Intérieur Matthias Fekl et de l’Outre-mer Ericka Bareigts ont présenté ce samedi à un collectif de Guyanais. L’accent est notamment mis sur la sécurité. Les engagements du gouvernement prévoient ainsi la création d’un état-major policier avec une centaine d’effectifs supplémentaires, la construction d’une prison et d’un tribunal,le secteur de l’éducation doit quant à lui bénéficier d’une enveloppe de 400 millions d’euros, avec la construction de plusieurs écoles et de collèges. De l’argent doit également être débloqué pour sauver l’hôpital de Cayenne ou encore l’élargissement de certaines routes. Au total, plus d’un milliard d’euros de mesures d’urgence a été mis sur la table.
Certains collectifs estiment cependant ces engagements insuffisants. « Ils (les ministres) n’ont pas pris la mesure de la situation en Guyane », « c’est une honte », pouvait-on entendre lors de la remise des propositions écrites par la délégation ministérielle. Tous étaient d’accord pour dire qu’il y a encore beaucoup de travail. Les discussions vont se poursuivre. Car en l’état actuel, plusieurs collectifs ont déjà annoncé qu’ils ne signeraient pas les propositions des ministres.
La Guyane est depuis bientôt deux semaines le théâtre d’un mouvement social de grande ampleur, sur fond de revendications sécuritaires, économiques et sociales. Ce département situé en Amérique du Sud a connu mardi 28 mars « la plus grosse manifestation de son histoire », avec près de 15 000 manifestants sur une population totale de 250 000 habitants. Il y a une semaine, l’Union des travailleurs guyanais, qui regroupe 37 syndicats, avait voté à l’unanimité la grève générale qui a commencé lundi.