Journee mondiale des ecrivains en prison

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Journee mondiale des ecrivains en prison

Journée mondiale des écrivains en prison.

En mémoire de Ken Saro-Wiwa.

 

L’écrivain Ken Saro-Wiwa fut exécuté,en 1995, par le pouvoir Nigérian,alors qu’il protestait contre les exactions faites envers le peuple Ogoni,l’ethnie minoritaire à laquelle il appartenait.Parce que leurs terres étaient confisquées par les compagnies pétrolières,les Ogoni s’estimaient dépouillés de leur culture.

Mais le pouvoir Nigérian ne l’entendait pas de cette oreille.Et leurs protestations furent durement réprimées.Saro-Wiwa devint le porte-parole de son peuple,au travers de l’association « Mouvement pour la survie du peuple Ogoni ».Selon Wikipédia, » Saro-Wiwa a été le leader d’une campagne non violente contre des compagnies comme Shell, dénonçant les dégâts écologiques commis dans le delta du Niger. Pour ses actions militantes, il a reçu en 1994 le Prix Nobel alternatif, quelques mois après son arrestation par le régime de Sani Abacha. À la suite d'un procès largement dénoncé par les organisations de défense des droits de l'homme, il a été condamné à être pendu et exécuté en 1995. Shell a fait l'objet d'une plainte pour complicité dans cette exécution qui s'est conclue par un accord où Shell verse 15,5 millions de dollars. »

Outre l’écriture,Saro-Wiwa était aussi réalisateur à la télévision.Son livre le plus connu s’intitulait « Sozaboy :A novel in rotten English ».Il fut traduit en français sous le titre « Le petit minitaire ».L’intrigue du livre puise directement dans la guerre civile qui déchira le Nigéria durant les années soixante et soixante dix.La guerre lui inspira également « On a darkling plain »,recueil de courts textes.A la télé,il devint le réalisateur de « Basye and Co »,le  soap opera le plus suivi en Afrique.

« Le 10 novembre 1995, Ken Saro-Wiwa et huit autres leaders du MOSOP ont été exécutés par pendaison à Port Harcourt par le gouvernement nigérian du général Sani Abacha. Il laisse deux enfants : le journaliste Ken Wiwa et Zina Saro-Wiwa la réalisatrice et journaliste artistique.

Cet événement a provoqué la suspension du Nigéria dans le Commonwealth qui se réunissait en Nouvelle-Zélande à ce moment-là.

En juin 2009, Shell, qui fait l'objet d'une plainte pour complicité dans l'élimination du militant des droits de l'Homme, a accepté de payer 15,5 millions de dollars pour que le litige soit réglé aux États-Unis. La plainte a été déposée par les familles des victimes, qui s'appuient sur une loi américaine de 1789 qui exige que les firmes ayant une présence importante aux États-Unis respectent les lois américaines dans le monde entier.

Son exécution est d'ailleurs un évènement clé cité à plusieurs reprises dans le livre "The Other Side of Truth" écrit par Beverley Naidoo en 2000. Dans son livre elle cite Ken Saro-Wiwa comme l'exemple d'un homme qui a protesté pour la justice dans son pays et qui l'a payé de sa propre vie, de la même manière qu'un journaliste fictif du livre a voulu dénoncer la corruption de son pays (Nigeria) ce qui a entraîné la mort de sa femme, assassinée par des hommes de main du gouvernement corrompu dirigé par le général Abacha. »

En 1992,s’adressant à l’organisation des peuples et nations non représentés,à Genève,Ken Saro-Wiwa  dévoilait comment les compagnies pétrolières minait le pays Ogoni : « L’exploration pétrolière a transformé le pays ogoni en immense terrain vague. Les terres, les rivières et les ruisseaux sont en permanence entièrement pollués ; l’atmosphère est empoisonnée, chargée de vapeurs d’hydrocarbures, de méthane, d’oxydes de carbone et de suies rejetés par les torchères qui, depuis trente-trois ans, brûlent des gaz vingt-quatre heures sur vingt-quatre tout près des zones d’habitation. Le territoire ogoni a été dévasté par des pluies acides et des épanchements ou des jaillissements d’hydrocarbures. Le réseau d’oléoducs à haute pression qui quadrille les terres cultivées et les villages ogoni constitue une dangereuse menace. »

 

 

 

Ken Saro-Wiwa a reçu le prix Nobel alternatif en 1994, « pour son courage exemplaire dans la lutte non violente pour les droits civils, économiques et environnementales de son peuple. » et le Prix Goldman pour l'environnement en 1995.