Le Conseil de sécurité des Nations unies a condamné mercredi à l'unanimité l'essai nucléaire auquel la Corée du Nord dit avoir procédé et va se mettre au travail sans délai pour prendre des "mesures" en conséquence, a annoncé mercredi l'ambassadeur uruguayen à l'Onu, Elbio Rosselli, président en exercice du Conseil.
"Les membres du Conseil (...) ont rappelé qu'ils avaient auparavant exprimé leur détermination à prendre de nouvelles mesures en cas de nouvel essai nucléaire de la RPDC (République populaire démocratique de Corée)", a-t-il déclaré.
"Conformément à cet engagement et à la gravité de cette violation, les membres du Conseil de sécurité vont commencer immédiatement à travailler à de telles mesures", a ajouté le diplomate, parlant "d'une atteinte flagrante aux résolutions du Conseil de sécurité".
Pyongyang a annoncé avoir mené mercredi avec succès un premier essai de bombe à hydrogène, plus puissante que la bombe A, mais l'affirmation laisse sceptiques la Maison blanche et de nombreux experts. La réalité de l'essai nucléaire, attestée par un séisme, ne paraît en revanche guère contestée.
Le Conseil de sécurité de l'Onu s'est réuni à la demande des Etats-Unis, du Japon et de la Corée du Sud.
"Nous entendons oeuvrer avec d'autres pays pour qu'une résolution au contenu ferme puisse être adoptée par le Conseil de sécurité de l'Onu aussi vite que possible", a déclaré le ministre japonais des Affaires étrangères, Fumio Kishida.
Le Japon est membre du Conseil pour deux ans.
Le représentant permanent de la Russie auprès de l'Onu, Vitali Tchourkine, a toutefois recommandé que chacun garde "la tête froide" et qu'une réponse "proportionnée" soit adressée à Pyongyang.
Si l'essai nucléaire est confirmé, les Etats-Unis, les membres européens du Conseil et le Japon chercheront à étendre les sanctions contre la Corée du Nord, disent les diplomates occidentaux.
La Corée du Nord fait l'objet de sanctions du Conseil de sécurité des Nations unies depuis 2006, année de son premier essai nucléaire. Celui de mercredi serait le quatrième.
La liste noire des Nations unies comprend 20 entités et 12 individus soumis à un gel des avoirs et/ou une interdiction de déplacement. L'Onu interdit également à tous les pays de vendre à la Corée du Nord des biens de luxe et des technologies liées aux missiles ou au nucléaire.
Selon un diplomate occidental, la liste des sanctions pourrait être élargie aux représentants étrangers de l'organisation nord-coréenne chargée d'administrer les activités nucléaires ou à des personnes liées à des sociétés d'importation.