Mariano Rajoy s’offrait un bain de foule à Pontevedra, la ville de Galice où il a commencé sa carrière politique il y a trente-quatre ans, mercredi 16 décembre, quand un jeune homme s’est approché de lui, apparemment pour demander un selfie au président du gouvernement espagnol. Soudain, le mineur de 17 ans assène un violent coup de poing au visage du chef de file du Parti populaire (PP, droite), lui fait perdre l’équilibre, et envoie dans les airs ses lunettes qui se brisent sur le sol. Rapidement maîtrisé par les forces de sécurité, le jeune homme, supporteur du club de football local, qui se présente comme antifasciste sur Twitter, est arrêté par la police. Il clame qu’il est « très content de l’avoir fait ».
Lorsqu’il sort du lieu de l’agression pour être conduit au commissariat, quelques passants l’applaudissent. Mariano Rajoy, la joue tuméfiée, rougie par le coup, rassure rapidement la presse. « Je vais parfaitement bien. Aucun problème », dit-il avant de rejoindre la caravane du PP et poursuivre la campagne à La Corogne pour un grand meeting où il reçoit une standing ovation.
A trois jours des élections législatives, qui se tiendront le 20 décembre, lors desquelles Mariano Rajoy est candidat à sa réélection, cette agression a été unanimement condamnée par les partis politiques.
Après la violence verbale inédite du débat qui a opposé Mariano Rajoy et Pedro Sanchez, lundi 14 décembre, autour du sujet de la corruption au sein du PP, ce coup de poing s’inscrit dans une campagne politique certes tendue, mais jusqu’à présent sans incident notable.
Les enjeux sont « historiques », ne cessent de répéter les deux jeunes partis, Ciudadanos et Podemos, qui espèrent créer la surprise en ravissant la deuxième position sur l’échiquier politique aux socialistes, derrière le PP.