En Haïti, l’opposition a manifesté vendredi 6 novembre dans les rues de la capitale pour contester les résultats du premier tour de l’élection présidentielle annoncés jeudi par le Conseil électoral provisoire. Les candidats et leurs sympathisants dénoncent la manipulation du scrutin par le pouvoir en place : celui choisi par Michel Martelly pour représenter son parti aux élections a été annoncé en tête avec plus de 32% des suffrages. Un résultat inacceptable pour nombre de citoyens haïtiens.
Avec notre correspondante à Porte-au-Prince, Amélie Baron
A Port-au-Prince, les barricades des opposants se sont montées et défaites au fil des interventions musclées de la police.
Jean-Yves Buisson dénonce ouvertement la manipulation des résultats électoraux par le président. « C’est un test que Martelly a fait pour sonder la tension du peuple dans la rue. Hier soir [jeudi] on s’est reposé car aujourd’hui on prend les rues jusqu’à ce que Martelly retire Jovenel Moïse de nos yeux. Il n’y a pas de deuxième tour avec Jovenel Moïse : il faut Moïse Jean-Charles face à Jude Célestin. Si on n’a pas ça, alors il faut une transition dans le pays sinon le pays sera bloqué ».
Métélus Lafontant est absolument dépité par la situation. L’étudiant en génie civil dénonce l’attitude des dirigeants. « Ils ne respectent pas la jeunesse, ils ne nous respectent pas en tant qu’Haïtiens. Ils font ce qu’ils veulent de nous, donc je pense que ça n’est pas du tout un bon résultat. Plutôt que de changer leurs résultats, ils pourraient tuer tous les Haïtiens mais on va prendre les rues. Sauf que le pays ne connaîtra pas la stabilité. Et maintenant le pays est à zéro car Martelly l’a mis à zéro. On a besoin d’un autre gouvernement stable car on n’a pas la stabilité ».