Le texte aurait été élaboré par Moscou, en vue de la seconde session de négociations sur la Syrie. La journée a par ailleurs été marquée par la première victoire significative de la Syrie face au groupe État islamique mais elle a subi une attaque sur l'un de ses fiefs. Le point sur la journée.
La Russie s'engage de plus en plus en Syrie. Moscou souhaite que l'opposition et le gouvernement syriens s'entendent sur le lancement d'un processus de réforme constitutionnelle qui pourrait prendre jusqu'à 18 mois et déboucherait sur une élection présidentielle anticipée, révèle un document consulté par Reuters. Le texte aurait été élaboré par Moscou, en vue de la seconde session de négociations sur la Syrie en fin de semaine à Vienne.
Le texte en huit points n'exclut pas que Bachar al Assad soit candidat à l'élection présidentielle. «Le président de la Syrie élu par le peuple aura la fonction de commandant en chef des forces armées, le contrôle des services spéciaux et de la politique étrangère», indique l'agence qui cite le document. Le texte russe propose que les Syriens s'entendent sur les étapes du processus de réforme constitutionnelle lors d'une conférence organisée par les Nations unies et précise que ce processus ne doit pas être dirigé par Bachar al Assad, mais par une personnalité faisant consensus.
Le document dont Reuters a eu connaissance prévoit que l'opposition constitue une «délégation unifiée» dont la composition aura été au préalable approuvée. Les opposants admis aux négociations doivent «partager l'objectif d'empêcher les terroristes de prendre le pouvoir en Syrie, de garantir la souveraineté, l'intégrité territoriale et l'indépendance politique de la Syrie, ainsi que le caractère laïque et démocratique de l'État», dit le texte.
Toutefois, à Moscou, le vice-ministre des Affaires étrangères, Mikhaïl Bogdanov, qui s'est entretenu mardi du dossier syrien avec son homologue iranien Hossein Amir-Abdollahian, a nié l'existence d'un tel document de travail, parlant de «simples idées en vue de prochaines discussions».
L'armée syrienne a remporté mardi sa première victoire significative face au groupe État islamique (EI) depuis le début de l'intervention russe, en brisant un siège de plus de deux ans sur l'aéroport militaire de Kweires, près d'Alep.
Des éclaireurs de l'armée sont entrés mardi en fin d'après-midi dans cet aéroport du nord du pays et des soldats tiraient en l'air en signe de joie, a rapporté un photographe collaborant avec l'AFP. Cet aéroport, à l'est d'Alep, avait été assiégé à partir d'avril 2013 par une coalition de rebelles après une guerre fratricide entre djihadistes et groupes rebelles.
Cette offensive pour reprendre l'aéroport, lancée fin septembre, a été appuyée par des combattants iraniens, des miliciens du Hezbollah chiite libanais et par des frappes aériennes russes, a indiqué le directeur de l'OSDH, Rami Abdel Rahmane. Selon lui, cette victoire, si elle se confirmait, pourrait permettre à l'aviation russe de se déployer dans l'aéroport et ainsi accroître sa puissance de feu, notamment dans la région d'Alep.
D'autre part, à Lattaquié, un fief du régime syrien, au moins 22 personnes ont été tuées et 62 blessées dans la chute de deux obus selon la télévision d'Etat. Il s'agit du bombardement le plus meurtrier dans cette cité balnéaire qui a été relativement préservée depuis le début de la guerre en 2011.
Des combats ont toutefois eu lieu dans l'est et le nord de la province de Lattaquié entre une mosaïque de groupes rebelles et l'armée syrienne appuyée par des supplétifs et des miliciens chiites du Hezbollah libanais.
Et dans la ville rebelle de Douma, en banlieue de Damas, quatre civils, dont un enfant, ont péri dans des tirs de roquettes de l'armée, selon l'OSDH.
Le ministre de la Défense a annoncé que de nouvelles frappes aériennes visant un centre d'approvisionnement ont été menées à deux reprises, dans l'est de la Syrie. L'objectif est d'affaiblir les ressources financières de Daech en plus de ses moyens militaires.
Déclenché en 2011 après la répression sanglante de manifestations réclamant des réformes, le conflit en Syrie est devenu complexe au fil des années, avec une multiplication des acteurs, locaux et étrangers, sur un territoire de plus en plus morcelé. Il a causé la mort de plus de 250.000 personnes et poussé à la fuite des millions de Syriens.